le Côté obscur du monde professionnel: Le fléau du harcèlement moral au travail

Malheureusement, ceux qui en souffrent ne détectent pas rapidement les signes de ce harcèlement moral qui conduit au burn-out.


Assis dans un coin de table dans le café de la cité, Haythem, diplômé du supérieur et employé d’une grande entreprise publique, est en arrêt maladie depuis deux semaines. Il ne peut plus supporter la pression de sa cheffe hiérarchique, qui use de méthodes peu morales pour le pousser à bout.

« Après avoir été dans son ombre pendant 2 ans, alors que je faisais tout le boulot, j’ai voulu percer le plafond de verre et exposer moi-même mon travail à la direction, témoigne Haythem. C’est là que je me suis rendu compte que j’ai mis les mains dans un nid d’abeilles. Ma cheffe, supposée également être une amie, m’a livré une guerre sans merci, allant jusqu’à exploiter une confidence que j’ai eu le malheur de lui faire».

Très proches pendant deux ans, Haythem a confié à sa collègue et cheffe qu’il prenait des médicaments pour calmer son anxiété. Lors de leur désaccord, elle a utilisé cet aveu devant les supérieurs hiérarchiques pour le décrédibiliser. Comme Haythem, des milliers de Tunisiens subissent au quotidien un harcèlement moral insoutenable, mais sous nos cieux, le harcèlement moral au travail n’est pas vraiment reconnu ni par la société ni par la loi.

Dans l’arrière-cour en apparence sans histoires et productives de nos entreprises, un mal ronge sournoisement la santé des employés : le harcèlement moral brise des vies personnelles et professionnelles.

Le harcèlement moral : Un mal qui ne dit pas son nom

D’abord cassons une idée largement répandue. Le harcèlement moral au travail n’est pas un autre mot pour décrire des désaccords ou des conflits au sein d’une entreprise. Il s’agit en fait d’une forme de violence psychologique, où un salarié, ou un groupe de salariés, prend pour cible de manière volontaire un collègue, à travers des agissements dégradants et abusifs.

Le plus souvent isolée, la personne ciblée est dénigrée et touchée au cœur même de sa dignité.

Sur un plan personnel, les conséquences d’une telle mésaventure sont extrêmement graves, indélébiles et les séquelles sont dévastatrices. La santé mentale de la victime s’en trouve évidemment très affectée et les perspectives de reprendre une vie professionnelle à peu près normale semblent presque réduites à néant.

Un mal silencieux

Malheureusement, ceux qui en souffrent ne détectent pas rapidement les signes de ce harcèlement moral qui conduit au burn-out. Souvent les victimes trouvent la situation normale, et en viennent à se blâmer eux mêmes sur leur incapacité à gérer leur stress permanent. Le mal se propage donc, insidieux, jusqu’à atteindre un point de rupture total.

L’employé harcelé pourrait ressentir «une pression constante, des critiques excessives, des moqueries publiques, voire l’attribution systématique de tâches ingrates et inutiles». Subissant tout cela dans le silence, la victime va commencer à ressentir physiquement le poids de ce harcèlement.  Il tombe alors dans un cercle vicieux d’anxiété, de dépression, d’insomnie et de perte d’estime de soi. Le lieu de travail devient alors un lieu d’oppression permanente.

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